Comment payer la recharge d’une voiture électrique ?

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3/2/2025
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Avere-France (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) annonce qu’en octobre 2024, la France a dépassé les 150 000 points publics de recharge pour véhicules électriques, ce qui représente une augmentation de 35 % dans l’année. Pour Enedis (gestionnaire du réseau de distribution d’électricité), le pays compte maintenant 2 millions de points de recharge privés (domiciles, résidences et entreprises).

Le virage vers la mobilité électrique est aujourd’hui effectif. L’étape actuelle concerne les moyens de paiement qui s’harmonisent et se démocratisent pour une accessibilité plus universelle. Car pour pouvoir profiter du nombre de bornes de recharge qui continue de s’étendre, il faut pouvoir payer partout.

Il existe 3 grandes catégories de moyen de paiement. Tour d’horizon.

La gratuité de la recharge, solution possible

Avant de parler de paiement, n’oublions pas que certaines bornes de recharge sont gratuites.

La borne CITICHARGE couplée à une borne d’arrêt minute

C’est peut-être une solution à laquelle vous avez accès pour faire vos courses de proximité. La borne de recharge CITICHARGE peut embarquer une borne de stationnement minute CITIMINUT. Certaines municipalités, pour encourager le stationnement raisonné et la transition énergétique proposent des temps de 20 à 30 minutes de stationnement gratuit et une recharge pour VE dans le même temps. Recharge gratuite, stationnement gratuit, ou l’un des deux à un tarif bas. C’est une solution qui peut être très économique pour les petites courses quotidiennes si on ne dépasse pas le temps de stationnement lors de la recharge.

Paiement par badge à une borne de recharge

Les badges pour recharge se présentent pratiquement toujours sous forme de carte et utilisent la technologie RFID (Radio Frequency Identification), identification par radiofréquence. Une puce électronique intégrée émet un signal radio lorsqu’on présente la carte à un lecteur NFC (Near Field Communication), communication en champ proche en français. Le lecteur connecté à un serveur transmet et vérifie le paiement sur le compte utilisateur associé à la carte. C’est la même technologie qu’il y a dans le badge d’accès parking sous forme de porte-clés.

Rien de plus simple et quotidien, mais il existe deux familles de badges… Les badges de réseau, chaque réseau de distribution a sa carte (Enedis, Total, Tesla…) et les badges d’opérateurs de mobilité (Chargemap, Freshmile, Izivia, Free2Move).

2 types de badges RFID
2 types de badges RFID — Wikimedia

Badge de réseau

Chaque réseau a son badge. Il s’agit des distributeurs de recharge, mais également des grandes enseignes de distribution, des centres commerciaux, des constructeurs de VE, des régions… etc. Le badge de réseau est généralement payant, autour d’une dizaine d’euros par an (il y en a des dizaines, donc, impossible de fixer un prix).

Le badge de réseau peut s’avérer être une bonne solution pour des itinéraires réguliers et locaux. Le problème de ce type de moyen de paiement survient lorsqu’on part pour de longs déplacements qui obligent à se munir de plusieurs badges de paiement pour accéder aux différents réseaux sur la route. Ce problème, les opérateurs de mobilité y ont pensé.

Badge opérateur de mobilité

Les opérateurs de mobilité sont des plateformes numériques qui mettent à disposition des usagers, des applis mobiles comprenant des cartes, des infos, l’accès à un compte, etc. Ce sont des d’agrégateurs de réseaux de recharge qui donnent accès à un très grand nombre de points de recharge.

Chargemap revendique l’accès à 500 000 stations en Europe, EMS, un de ses concurrents en donne 450 000. Les badges de recharge des opérateurs de mobilité électrique sont également payants pour la plupart, certains avec abonnement, d’autres sans.

Ce qui est certain, c’est qu’il vaut mieux investir dans une carte d’agrégateur de réseaux plutôt que de collectionner des dizaines de cartes de différents réseaux. Mais, il y a d’autres solutions.

Le paiement de la recharge électrique à l’acte

Le législateur est passé par là et toutes les bornes de recharge doivent normalement proposer le mode de paiement à la recharge, c’est-à-dire sans la carte du réseau de la borne et sans carte d’opérateur. En effet, la loi LOM (Loi d’orientation des mobilités — 26 décembre 2019) et le Décret n° 2017-26 du 12 janvier 2017 obligent les gestionnaires des infrastructures de recharge à garantir la possibilité d’un paiement à l’acte. De quoi s’agit-il ?

Accepte tous les moyens de paiements

L’utilisateur de la borne peut acheter dans la station-service ou chez un commerçant proche de la borne de recharge une carte prépayée qui sera débitée après l’achat. Cette carte peut être achetée par tous les moyens de paiement : argent liquide, carte de paiement, carte de crédit et chèque. C’est une solution qui peut s’avérer intéressante pour des recharges occasionnelles pour les personnes qui disposent d’une recharge à domicile, par exemple.

Ce système de paiement existe également en solution dématérialisée par les QR code de chaque borne de recharge à travers quelques applis dédiées.

Station de recharge rapide
Station de recharge rapide — Andrew Seltz — Pexel

Carte bleue, cartes de paiement et bornes de recharge

Ce qu’on appelle communément carte bleue (CB) est une appellation qui regroupe les cartes de crédit et de paiement. Curieusement, ce moyen de paiement est resté le moins utilisé sur les équipements de recharge contrairement à sa large diffusion. Ceci pour des raisons économiques. Premièrement parce que les opérateurs ont d’abord privilégié leurs systèmes de paiement, mais également parce que ce moyen a longtemps été réservé aux bornes de recharge rapide. En effet, le paiement par CB demande un terminal particulier dont l’opérateur impute un coût pour chaque opération, ce qu’il est obligé de répercuter sur le client lorsque le montant de l’opération ne permet pas d’absorber le prix de la transaction.

En 2024, une nouvelle réglementation européenne émanant de l’AFIR (Alternative Fuels Infrastructure Regulation) « réglementation sur les infrastructures des carburants alternatifs », donne de nouvelles obligations aux opérateurs parmi lesquelles on trouve celle d’équiper les bornes d’un lecteur de CB.

Les opérateurs ont donc mis en place un montant minimum de 40 à 50 euros pour une recharge payée par carte bleue. L’opération peut être en partie remboursée par la suite si le prix plancher n’est pas atteint. Seul problème résiduel, les bornes ne sont pas équipées d’imprimante de ticket ni d’envoi d’un ticket dématérialisé. L’utilisateur repart donc sans preuve d’achat.

Station de recharge avec interface de paiement
Station de recharge avec interface de paiement — Wikimedia

Mais que paye-t-on précisément lors d’une recharge ?

Voilà une autre question que tous les utilisateurs de véhicules électriques se posent lorsqu’ils chargent sur différentes bornes. En effet, suivant les opérateurs et les stations, l’approvisionnement est facturé en kWh, en minutes d’utilisation ou encore, pour certaines promotions à la session (ou au forfait) de recharge.

Suite à un rapport de l’Autorité de la concurrence qui pointait un déficit informationnel des consommateurs sur les tarifs des bornes de recharge publique, l’Union européenne a mis en place en avril 2024, toujours à travers l’AFIR, une nouvelle réglementation qui oblige l’affichage détaillé des tarifs dans toutes les stations incluant le coût par kWh, par minute et par session de charge.

Ce même règlement impose également à tous les points de recharge d’une puissance de moins de 50 kW la mise à disposition des trois modes de paiement cités.

Solutions pour les entreprises

Les opérateurs ont pensé à tout. Pour les flottes de VE d’entreprise, des utilitaires de commerçants et d’artisans ou pour les PME, des opérateurs proposent un ensemble de solutions clé en main qui simplifient le paiement des recharges.

En passant par un seul opérateur, vous pouvez obtenir, l’installation de bornes sur le parking d’entreprise, mais également chez les collaborateurs qui sont munis d’une carte pour leurs déplacements. Ainsi, l’opérateur rassemble l’ensemble des utilisations de recharge ou que ce soit par véhicule, ce qui pour l’entreprise, simplifie la comptabilité, évite les notes de frais et permet le suivi de chaque VE.

Ce qu’il faut retenir, quelques précautions avant de recharger sa voiture électrique

Vérifiez les points disponibles suivant vos paiements si vous empruntez un nouvel itinéraire (la régulation n’est pas encore effective partout). Vérifiez que les trois moyens de paiement sont disponibles et que les tarifs sont clairement affichés, mais aussi que le QR code de la borne est lisible si vous devez vous en servir. Économisez du temps de recharge : recharger ses batteries de 80 % à 100 % prend autant de temps que de 0 à 80 %. Partagez vos commentaires pour aider la communauté, et après la recharge, libérez la place au plus vite !

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Image à la UNE : station de recharge — Mariordo — Wikimedia

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