Vous cherchez des renseignements sur la supervision ? Vous vous demandez ce qu’est l’hypervision ? Et quels sont les liens entre un superviseur et un hyperviseur ? Vous êtes au bon endroit pour tout comprendre sur la ville numérique.
Nous allons vous expliquer en détail tout ce qui concerne la ville connectée, ses logiciels et son organisation.
Les outils de supervision sont au départ des moyens informatiques. Historiquement ou chronologiquement, la supervision apparaît dans l’informatique. Elle permet de donner en temps réel des informations sur l’ensemble d’un système informatique, le plus souvent distant.
Le superviseur dédie son action à la récupération des informations sur le fonctionnement normal du système. Mais il offre également la possibilité de détecter des anomalies, des ruptures de données, des pannes.
Le superviseur informatique sert donc à la surveillance, à la détection des anomalies et à la prévention des pannes pour qu’un dysfonctionnement affecte au minimum ou ne perturbe pas les usagers du système qu’il opère.
L’objectif prioritaire de la supervision est de diminuer le temps de réponse à un incident, mais également d’ouvrir un accès direct aux données du système et de créer une automation de l’administration du système. L’interface homme-machine propose généralement sur un tableau de bord, une représentation graphique de l’ensemble.
Les deux termes sont proches et l’anglicisme monitoring sert à désigner des systèmes souvent identiques aux superviseurs. Le monitoring est un outil informatique qui donnant des informations sur un écran, permet de surveiller, de contrôler et d’alerter. Le monitoring system (moniteur système) est un logiciel ou un matériel annexe surveillant en temps réel l’état et la performance des composants matériels d’un système informatique.
Superviseur et monitoring fonctionnent tous deux à l’aide de capteurs
Dans le monde de la santé, le monitoring est un système qui, à l'aide de capteurs placés sur le patient, permet de donner ses battements cardiaques, sa pression artérielle, son activité cérébrale, etc. Une femme sur le point d’accoucher est mise « sous monitoring », les capteurs permettant de suivre l’activité cardiaque de l’enfant sur le point de naître.
Pour prendre un exemple macrocosmique, le monitoring ou le superviseur d’un océan permet de surveiller la houle au large, les différences de températures de l’eau, de la météo et de ses changements ; donc de connaître ce qu’on ne peut voir. Ce qui rend possible l’alerte de tsunami et la prévision des dépressions. La supervision est donc la continuité logique dans tous les domaines du monitoring.
Les trois éléments constitutifs de toute supervision sont donc :
Les superviseurs sont déjà partout dans nos vies. Le superviseur le plus commun de la domotique étant le thermostat programmateur de la chaudière. C’est un tout petit superviseur, mais qui donne toutes les informations nécessaires au contrôle et à l’utilisation du système.
Au niveau du développement des systèmes des villes connectées, les superviseurs gèrent aujourd’hui :
On comprend donc que le superviseur est d’ores et déjà un outil quotidien, bien implanté dans nos vies, dans nos maisons et appartements ainsi que dans notre usage de la ville.
L’essor des nouvelles technologies à travers l’électronique et l’informatique donne naissance à des solutions innovantes qui demandent une gestion obligatoirement plus conséquente des données.
Les objets connectés (smartphone, montre intelligente, véhicule intelligent : l’internet des objets, IdO / IoT) emplissent l’espace public et ouvrent sur des possibilités pratiques qu’il convient de satisfaire pour le confort de l’usager citoyen et l’efficacité des services de la ville.
À travers ses objets connectés, chaque usager va interagir avec des équipements publics, privés ou mixtes qui seront supervisés par leur propre monitoring.
C’est à ce moment-là que l’hyperviseur entre en scène
L’hyperviseur va relier la totalité des fonctionnalités et des modalités des différents superviseurs pour rassembler les données et faire communiquer les superviseurs entre eux.
Seul un hyperviseur permet de centraliser et de partager des informations collectées depuis différents systèmes.
L’installation de l’hypervision devient inéluctable à partir d’un certain nombre de superviseurs pour des raisons pratiques de gestion et donc de coûts d’exploitation. Le personnel opérant les systèmes peut être diminué. De plus, la réduction des intervenants favorise la réactivité et la prise de décision sur l’ensemble des monitorings ; et optimise la gestion des données tant pour leur usage administratif que pour la gestion du territoire.
L’hyperviseur est également un dispositif hérité du monde informatique et plus précisément des directions informatiques soucieuses de la surveillance du matériel, des données et des flux. Il est rapidement devenu la pièce maîtresse de la surveillance informatique puisque par la remontée des données, il permet d’anticiper des anomalies susceptibles d’entraver l’activité de l’entreprise sur l’ensemble des systèmes qui communiquent ou non entre eux.
L’hyperviseur est un instrument informatique capable de gérer, rassembler et contrôler des superviseurs de nature et de conception différentes.
C’est le point crucial qui singularise superviseur et hyperviseur.
L’hyperviseur urbain (dédié aux systèmes de la ville) est un progiciel spécifique apte à prendre en charge des systèmes de monitoring quasi opposés dans leur fonction.
Mais…
Quel intérêt de connecter un superviseur SCADA (Supervisory Control And Data Acquisition) avec une vidéoprotection CCTV (closed-circuit television), un superviseur de contrôle d’accès et la gestion urbaine de la distribution d’eau ?
A priori aucune et pourtant…
Prenons le cas d’une importante fuite de canalisation dans un parking public. La canalisation appartient à la communauté urbaine, le parking est sous concession privée, les véhicules qui s’y trouvent sont privés.
Le superviseur de distribution d’eau va détecter la fuite et faire instantanément remonter l’information à l’hyperviseur. Celui-ci sera alors en mesure de procéder à la coupure d’eau, à la fermeture des accès du parking et à l’orientation vers d’autres zones de stationnement ; mais aussi à l’évacuation des espaces devenus dangereux.
Dans le même temps et au même endroit, le contrôleur va compulser les données dans un seul rapport. Il connaîtra par les bornes d’accès corroborées de la vidéosurveillance le nombre et l’immatriculation des véhicules ainsi que leurs propriétaires, si ce sont des riverains référencés par les bornes d’accès.
L’hyperviseur urbain permet la réduction du temps d’alerte, accélère la communication entre l’équipe de pilotage et les équipes d’exploitation ainsi qu’avec les administrations chapeautant ces équipes
Avec une plateforme d’hypervision urbaine, chaque système reste indépendant et autonome sur son secteur d’action et dans ses fonctions, mais communique avec d’autres systèmes dont il n’a pas connaissance.
La lisibilité intuitive de l’interface homme-machine d’un hyperviseur offre à l’opérateur ou l’équipe opérante une vision juste et simplifiée qui permet d’identifier et d’appréhender les informations primordiales. Ainsi, la technologie donne à l’humain le pouvoir d’agir au plus vite et au mieux.
Le progiciel analyse les données entrantes et sortantes de l’ensemble des événements ordinaires (flux, pourcentage) ou extraordinaires (déclenchements d’alarmes, alertes, détection d’anomalies pouvant entraîner des pannes). Ces analyses donnent lieu à des évaluations qui, suivant le contexte, proposent des solutions suivant les priorités asservies.
Par exemple dans la gestion de trafic entre des parkings et un centre-ville. L’hyperviseur programmé avertira avant que le niveau de saturation soit atteint pour orienter les véhicules vers une déviation.
Une des fonctions qui distingue l’hyperviseur du superviseur est la collecte et la compilation en bibliothèques des différentes données provenant de systèmes différents. La plateforme d’un hyperviseur absorbe les différents protocoles de data (images fixes, vidéos, référencement d’identifiants, de données émises par tous les capteurs…).
La plupart des progiciels d’hypervision sont équipés d’une aide à la décision, guidant l’opérateur étape par étape vers la résolution d’une anomalie ou l’irruption d’une alerte. L’opérateur qui n’est pas censé connaître la totalité des possibles, voit donc apparaître sur son écran le protocole adéquat à suivre dans l’incident détecté. Les outils informatifs inclus peuvent être enrichis et personnalisés par une programmation.
Les données sont collectées et stockées par l’outil qui les organise chronologiquement. La centralisation des données provenant de chaque superviseur peut donc facilement donner lieu à de multiples rapports de suivi, d’incidents ou d’accidents ouvrant à l’analyse et à la gestion pour les services concernés. Ce reporting propose une foison de possibilités statistiques concourant ainsi à la bonne gestion de l’ensemble d’un territoire, d’une agglomération ou d’un centre-ville. Grâce à l’IA et à ses bibliothèques de données, l’hyperviseur apprend et augmente en performance.
Une des fonctionnalités originales rendue possible par une plateforme d’hypervision est de pouvoir générer un rapport d’incident approfondi et temporellement précis ; puis de le faire parvenir dans le même temps à l’ensemble des personnes en charge d’une partie de l’incident ainsi qu’aux responsables organisationnels. À des fins d’étude, le progiciel peut bien sûr délivrer de l’audit dans un contexte de fonctionnement normal des systèmes, pour en comprendre les évolutions par exemple.
Imaginer la ville de demain c’est faire entrer les enjeux de la ville dans la transition numérique. La ville durable passe par la ville numérique. Par le développement urbain des infrastructures technologiques, les métropoles accèdent à la mobilité intelligente, aux innovations urbaines qui apportent un surcroît de confort à la vie des citoyens.
Les besoins de chaque territoire sont différents tant dans leur nature que dans leur volume.
L’hyperviseur du quartier d’affaires de La Défense gère les données émergeant de 14 000 capteurs. Son objectif premier est d’anticiper des situations d’urgence ou des contextes particuliers allant de l’incendie à des pluies torrentielles ; mais aussi au quotidien de prévenir l’engorgement du quartier par un afflux trop brutal de véhicules.
Un autre hyperviseur urbain servira principalement à organiser le fonctionnement et la maintenance des réseaux d’éclairage public ou de distribution d’eau.
Une autre plateforme d’hypervision connectera deux ou trois superviseurs de trafic (collecte des déchets, transports en commun et régulation de trafic) en vue d’atténuer les nuisances à certains moments de la journée dans un quartier. Un autre encore plus modeste se contentera de la gestion de quelques immeubles et parkings publics de la collectivité locale.
Dans ces cas, la volumétrie est différente, mais la problématique reste la même. Si chaque infrastructure est gérée par des équipes distinctes travaillant en circuit fermé, se posent des problèmes organisationnels et des problèmes connexes récurrents de responsabilité par rapport aux situations conflictuelles engendrées…
En agrégeant les systèmes superviseurs, l’hyperviseur mutualise les équipes tout en garantissant la responsabilité des décisions prises, y compris d’un point de vue juridique. En effet, une plateforme d’hypervision génère automatiquement une main courante à valeur juridique.
Un hyperviseur est livré avec une base de données modulable et personnalisable, une interface de visualisation (souvent en 3D) des capteurs qu’il gère :
Un logiciel GMAO (Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur) fait partie des fonctionnalités de base avec bien sûr une mise en relation des services. La mobilité et la traçabilité du travail des équipes se font en temps réel depuis la plateforme unique.
Un progiciel hypervision offre à son utilisateur d’interpréter les données recueillies suivant un moteur de règles simples d’utilisation afin que l’équipe en charge puisse moduler ces règles sans l’aide d’un développeur. Des opérations de maintenance sont donc directement programmables dans le temps, suivant leurs degrés d’urgence.
Des applications de configuration permettent d’offrir des accès aux données, à des personnes ou à des services par segment d’activité et leur cadre d’intervention. Cette hiérarchisation est administrable tout au long du service par l’administrateur ou l’équipe opérante suivant ses prérogatives.
Il faut bien noter que pour des raisons de sécurité, chaque superviseur pris en charge par un hyperviseur peut rester ou redevenir autonome dans son action. La mutualisation des équipes n’interdit pas la responsabilité individuelle d’un opérateur sur son secteur. Ainsi, dans une même équipe, un policier, un pompier, un régulateur de transport en commun gardera ses prérogatives sur son secteur.
Si le stockage de données se fait sur des clouds (Multi Cloud Security), le stockage des données en interne est bien sûr tout à fait possible.
L’hyperviseur urbain est un outil polyvalent, polymorphe et mutualisateur.
Il a les mêmes fonctions et fonctionnalités au sein d’une métropole comme à la direction des services locaux d’un petit territoire. Seule la volumétrie change. Ce point est primordial à la compréhension de ce concept émergent.
Un hyperviseur est utilisable à l’échelle d’un immeuble, d’une résidence, d’un quartier, d’un pays et même à l’international pour la gestion multi sites à travers le monde. C’est un outil profitable au centre opérationnel, au personnel administratif comme aux intervenants sur le terrain et bien entendu aux usagers.
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