Saviez-vous que la sécurité des espaces publics, des centres commerciaux aux aéroports, dépend en grande partie de dispositifs appelés bornes anti-bélier ? Ces bornes sont conçues et testées pour résister à des impacts de véhicules lourds lancés à haute vitesse, afin de protéger les piétons et les infrastructures. Elles peuvent être fixes, amovibles, manuelles ou automatiques, s'adaptant ainsi aux différents besoins d’utilisation et de protection. Cet ensemble de facteurs les soumet à des certifications garantes de l’efficacité de chaque modèle.
Une borne anti-bélier, également connue sous le nom de borne de protection contre les véhicules bélier ou encore borne de défense, est un dispositif physique conçu pour bloquer l'intrusion de véhicules hostiles ou hors de contrôle.
Pour comprendre les certifications, il est essentiel de connaître les principales normes utilisées dans le monde.
L'objectif des normes de certification est de garantir que les bornes anti-bélier sont performantes et fiables.
Les normes permettent de classer les produits selon un langage universel et de comparer objectivement leur capacité de résistance.
Sans ces normes, il serait impossible d'évaluer la qualité d'une borne ou de commercialiser des systèmes de sécurité efficaces.
Les normes fournissent un cadre de test pour évaluer la capacité d’un équipement à arrêter un véhicule pour une masse et une vitesse données, tout en limitant la distance de pénétration après l'impact.
Pourquoi existe-t-il plusieurs normes ? Parce que les USA, l’Angleterre et l'Europe ont développé des normes de certification différentes depuis les dernières décennies qui ont vu la demande de mobilier de sécurité urbain augmenter et du même fait, la production de nouveaux équipements innovants.
*HVM : Hostile Vehicle Mitigation (atténuation des véhicules hostiles)
La norme PAS 68 (publicly available specification 68), développée par le british standards institution (bsi) en 2005, a été la première spécification britannique de test d'impact contre des véhicules hostiles (HVM).
La norme IWA 14-1 (international workshop agreement 14-1), publiée en 2013/2014, vise à établir une certification de test internationale claire, en s'inspirant de la pas 68 et de l'ASTM. Les différences par rapport à la pas 68 incluent la mesure de la pénétration depuis la face avant du produit (et non l'arrière) et l'absence d'enregistrement de la dispersion des débris. L'IWA 14-1 n'utilise que des tests d'impact avec des véhicules réels.
La norme ISO 22343 est la norme d'essai d'impact la plus récente destinée à devenir la norme de référence, remplaçant la PAS 68.
La norme ASTM (american society for testing and materials) nomme un système de classification américain qui comprend des classifications M (M30, M40, M50) pour les camions de poids moyen (6 800 kg à 48, 64, 80 km/h respectivement) et des classifications K (K4, K8, K12) pour les bornes antibélier.
Les classifications comprennent des informations détaillées sur la méthode de test (V pour véhicule réel, D pour conception simulée, P pour pendule dans le cas de PAS 68/ISO 22343 ; seule la méthode V est utilisée pour IWA 14-1), le type de véhicule (masse en kg), la vitesse de test (km/h), l'angle d'impact (généralement 90°) et la pénétration d'impact (distance en mètres).
Les classifications de pénétration, ou P-ratings, sont un élément important des normes de test, notamment dans les certifications ASTM et IWA.
La capacité d'une borne à arrêter un véhicule hostile ne dépend pas uniquement de sa force intrinsèque, mais également de l'espace disponible derrière elle, connu sous le nom de “distance de sécurité” (stand-off).
Les codes “P” indiquent la distance maximale de pénétration du véhicule après l'impact. Une faible pénétration (P1, par exemple) signifie que le véhicule a été arrêté très près de la borne, ce qui est idéal pour les zones avec peu d'espace derrière la barrière.
Voici un tableau synoptique qui vous permet de comparer les différentes classifications et normes :
Ces classifications sont essentielles pour la conception d'un système de sécurité : le choix de la borne doit tenir compte de l'espace disponible entre l’obstacle (la borne) et l'actif à protéger, qu’il s’agisse d’un bâtiment ou de la présence de piétons qui par essence est mouvante.
Une borne très performante pourrait permettre une pénétration inacceptable pour sa dangerosité si la distance de sécurité était insuffisante.
Dans les centres-villes denses, l'obtention de distances de sécurité suffisante est souvent un casse-tête en raison des infrastructures existantes et des limites dues à l’architecture et au bâti.
Ce qui veut dire que pour un niveau de menace donné, une municipalité peut être contrainte d'investir dans des bornes beaucoup plus résistantes (et donc plus coûteuses) pour compenser un stand-off limité. Ce paramètre peut également conduire à l'adoption d'une approche de sécurité multicouche, car l’implantation de bornes de sécurité comporte des implications en matière de responsabilité légale.
Une distance de sécurité inadéquate pourrait constituer un point de vulnérabilité en cas d'attaque et causer des dégâts et des blessures rendant la commune responsable.
Cette contrainte a un réel impact sur la complexité de l'installation et les coûts de préparation du site puisqu’il est parfois obligatoire d’adapter la voirie pour les axes jouxtant une zone piétonne protégée, par exemple.
Au-delà des certifications standardisées, d'autres éléments peuvent affecter la performance réelle d'une borne.
L'installation est l'un des plus fondamentales : une borne certifiée ne sera pas efficace si elle n'est pas installée correctement dans un sol adéquat. Le type de sol (asphalte, béton, etc.) et la profondeur de la fondation sont des variables d’ajustements capitaux. Les tests en laboratoire ne reproduisent pas toujours les conditions exactes d'un site. Il est donc impératif de faire appel à des professionnels qualifiés pour l'installation, afin de garantir que la borne atteigne le niveau de performance pour lequel elle a été certifiée.
Voici quelques exemples parmi nos nombreuses réalisations.
Dans le cadre du projet des rues Farges et Général Riu, des bornes anti bélier escamotables ont été installées pour sécuriser les abords des écoles. L'objectif est de protéger les enfants et les piétons en créant une zone tampon assorti d’un large stand-off contre l'intrusion de véhicules hostiles ou accidentels.
Afin de sécuriser un passage piéton très fréquenté, des bornes anti-bélier SUMO-AB 800 ont été mises en place pour contrôler et interdire l'accès des véhicules à la passerelle Empalot. Cette installation a pour but de garantir que la structure et les piétons qui l'empruntent sont à l'abri des véhicules. Ce sont des bornes en scellements profonds.
Les certifications comme IWA 14, PAS et ASTM ne sont pas de simples labels. Elles fournissent un langage universel et des critères précis pour évaluer la capacité d'une borne à résister à des impacts. Une borne certifiée n'est efficace que si elle est correctement installée. La distance de sécurité (stand-off) et la qualité du sol sont des variables déterminantes qui affectent la performance réelle de l’obstacle.
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Image à la Une : Bornes anti bélier CITINNOV partant pour être installées sur le parvis de la Gare du Nord à Paris - source CITINNOV