Bien que l'investissement initial de bornes anti bélier puisse sembler conséquent, l'analyse démontre que les bornes anti-bélier génèrent un retour significatif, non seulement en termes d'économies directes liées à la prévention des dommages et à la réduction des indemnisations, mais aussi par des bénéfices tels que la tranquillité des citoyens et la protection de l'image et de l'économie touristique de la ville qui sont également quantifiables.
La forme des menaces urbaines a considérablement évolué, rendant la sécurité des espaces publics une préoccupation majeure pour les municipalités à travers le monde.
Les attaques aux véhicules bélier (vehicle as a weapon - VAW) et les dispositifs explosifs improvisés véhiculés (vehicle borne improvised explosive devices - VBIED) sont devenus des tactiques privilégiées par les acteurs malveillants en raison de leur faible complexité de mise au point, de leur coût abordable et de la facilité avec laquelle ils peuvent être exécutés.
Les attaques sont aujourd’hui difficiles à anticiper du fait qu’elles n’émanent pas toutes de réseaux terroristes et peuvent survenir à tout moment, dans les lieux non protégés ou mal protégés.
Les cibles à risques incluent les lieux touristiques, les centres de transport comme les aéroports et les gares, les marchés, les centres commerciaux, les installations gouvernementales, les hôtels, les écoles, les parcs et les événements publics majeurs comme les concerts.
Le changement de nature de la menace oblige non plus à prévenir des événements coordonnés, mais d'atténuer l’effet potentiel né des menaces spontanées accessibles au plus grand nombre.
La montée des attaques par véhicule, plus simples et opportunistes, a fondamentalement modifié l'approche de la sécurité urbaine.
Les bornes anti-bélier, en tant que barrières physiques, incarnent cette approche préventive, visant à empêcher l'incident lui-même plutôt que de gérer ses conséquences. Cela a des implications directes sur le budget municipal et la perception du public, car l'investissement dans la prévention est devenu primordial.
Les gammes de bornes antibélier CITINNOV se déclinent par résistance à l’impact sous forme de bornes fixes, amovibles, manuelles et automatiques rétractables.
* Les prix indiqués sont ceux proposés à partir des moyennes communes aux fabricants et ne sont pas uniquement indicatifs des gammes de bornes antibélier de CITINNOV.
Les coûts des bornes varient considérablement en fonction de leur type et de leur niveau de performance et du ratio motorisation/poids, plus une borne est résistante, plus elle comporte de matériaux, plus son coût augmente.
La quantité
Les économies d'échelle s'appliquent, l'installation de nombreuses bornes en une seule fois peut réduire le coût unitaire.
La localisation
Les coûts d'installation peuvent varier selon les régions en raison des différences de coût de main-d'œuvre et de transport.
La complexité de l'installation
Les conditions du sol, les services publics existants et la profondeur d'installation requise ont un impact. Les options de montage peu profond peuvent réduire les coûts grâce à moins de creusement. Les bornes plus lourdes et hautes demandent des scellements plus profonds et des équipes plus compétentes.
La personnalisation
Les conceptions sur mesure ou les fonctionnalités de sécurité avancées augmentent les coûts. Les armes de la ville sur le chapeau des bornes, par exemple, appellent à la création de moules de fonderies spécifiques.
L’ampleur du chantier et sa durée
L’implantation de nombreuses bornes fait généralement partie d’un chantier plus large visant à protéger une zone piétonne, une place ou un quartier, ce qui occasionne des gênes et des manques à gagner pour les commerces et restaurants. Une partie du manque à gagner est parfois pris en charge sous diverses formes par la municipalité. De plus, les chantiers importants donnent lieu à des déviations et des plans de circulation temporaires qui ont également un coût.
La budgétisation des bornes anti-bélier pour les sites municipaux doit prendre en compte les spécificités de chaque emplacement et les leçons tirées des projets passés.
Pour les mairies et bâtiments administratifs sensibles susceptibles de représenter des cibles, les budgets varient suivant la topographie et l’architecture d’origine des lieux.
La ville d'Évry-Courcouronnes (Ile de France) a investi près de 4,24 millions d'€ pour l'amélioration de ses infrastructures scolaires, incluant des mesures de sécurité comme l'installation de films occultants et de visiophones et la protection des abords scolaires.
Les dérapages budgétaires existent. La commune de York (Yorkshire, Angleterre) avait un budget initial de 1,187 million de livres sterling pour la protection des rues piétonnes, mais ce budget a augmenté par la suite à 1,832 million de livres sterling. Cet exemple montre que les estimations initiales peuvent souvent être inférieures aux coûts réels des projets, en particulier pour les systèmes HVM complexes qui comprennent des bornes antibélier, des caméras de vidéoprotection et des aménagements périphériques de voirie.
La différence entre les coûts définitifs par rapport aux prévisions s’expliquent par diverses raisons : la volatilité du prix des matériaux (entre le moment du vote du budget et le début des travaux, des mois ou des années peuvent s’écouler), les conditions du sol rencontrées et les équipes de travaux publics engagées (évolutions de salaires ou de législation).
Les systèmes HVM complexes (Hostile Vehicle Mitigation) - atténuation des véhicules hostiles - désigne des solutions de sécurité intégrées conçues pour contrer les menaces véhiculaires, qu'il s'agisse d'attaques intentionnelles (véhicules-béliers, véhicules piégés) ou d'accidents.
Aux USA, la longueur des segments de voirie concernés ont bien évidemment un impact important sur les équipements. Un projet de barrières de ville à San Luis Obispo a été approuvé pour 331 279 dollars, soit environ 310 000 € pour la protection des piétons. Cette ville de moyenne superficie organise de nombreuses manifestations annuelles. Rien à voir avec le coût pour la protection des piétons sur le Las Vegas Brd, The Strip, Las Vegas, Nevada - qui a demandé pas moins de 6 000 bornes anti-bélier de haute sécurité et se chiffre en dizaines de millions de dollars. Mais comme on va le voir, il s’agit d’un investissement préventif rentable.
L'investissement dans les bornes anti-bélier doit être évalué non seulement en termes de coûts directs, mais aussi à travers une analyse complète du retour sur investissement, qui englobe les bénéfices tangibles et intangibles pour l’ensemble du territoire.
Le ROI traditionnel est calculé comme suit :
ROI = (bénéfice net / coût de l'investissement) × 100%
Cependant, pour les investissements en sécurité, une métrique plus appropriée est le return on security investment (ROSI). La formule du ROSI est :
ROSI = (coûts de sécurité évités - coût de l'investissement) / coût de l'investissement.
Plus spécifiquement, le ROSI peut être détaillé comme suit :
ROSI = (perte unique estimée x fréquence annuelle d'occurrence x taux de mitigation - coût) / coût.
Letaux d’atténuation ou taux de réduction - taux de mitigation (mitigation rate) mesure l'efficacité des contrôles dans lesquels la municipalité investit, en évaluant l'amélioration de la gravité ou de la probabilité de l'événement.
La collecte de données sur les pertes théoriques est complexe, car le passé peut avoir une valeur limitée pour évaluer les menaces émergentes ; de plus, les bénéfices intangibles, tels que la satisfaction des citoyens et l'impact environnemental, sont intrinsèquement plus difficiles à mesurer financièrement, au moins en tant que projection.
Il est donc recommandé d'utiliser des outils et des méthodologies de modélisation financière, des systèmes d'information géographique (sig) employés par les experts de ces domaines. Ces estimations permettent de mettre en place des indicateurs clés de performance (kpi).
L'analyse de sensibilité et le benchmarking sont également des pratiques à suivre pour évaluer les niveaux de risque et comparer les performances des équipements et moyens mis en place (indices de satisfactions, enquêtes d’opinion).
Le principal argument en faveur de l'investissement dans les bornes anti-bélier est la capacité à éviter des coûts considérables qui sont encourus en cas d'attaque ou d'accident.
Les accidents de la route, même sans intention malveillante, entraînent des dommages matériels importants. Un accident avec uniquement des dommages matériels coûte en moyenne 4500 €. À une échelle urbaine, les coûts peuvent être astronomiques. Par exemple, les coûts directs des accidents de la route à Barcelone en 2003 ont été chiffrés à 329 millions d'€, dont 90,1 % étaient des dommages matériels.
Le coût uniquement matériels des accidents de la route en France est estimé à 10 Md€ par an.
La mise en place de bornes anti-bélier peut potentiellement entraîner des réductions des coûts d'assurance sur les espaces protégés en réduisant la probabilité et la gravité des incidents (toujours, qu'il s'agisse d'accidents ou d'attaques).
Les collectivités peuvent diminuer les coûts d'indemnisation et les frais juridiques imputés aux dommages corporels et matériels.
Au-delà des économies financières directes, l'investissement dans les bornes anti-bélier génère des bénéfices intangibles substantiels qui renforcent la qualité de vie et l'attractivité des zones qui en sont équipées (centre-villes piétons, monuments historiques et zones touristiques).
La tranquillité des utilisateurs liée au fait d’être protégé par une barrière, bien que difficile à quantifier directement, est un bénéfice qui contribue au bien-être général de la communauté et profite à l’épanouissement des commerces.
Le terrorisme a un impact négatif avéré sur la demande touristique, entraînant une baisse du nombre de visiteurs et une perte de revenus. Le tourisme représente 334 millions d'emplois directs et indirects en 2019, soit 10,6 % de l'emploi mondial.
Une diminution des dépenses touristiques ne se limite pas aux hôtels et aux services touristiques directs ; elle se propage à l'ensemble de l'économie locale, affectant le commerce de détail, les transports, la restauration et même les recettes fiscales locales.
Des exemples chiffrés illustrent l'ampleur de ces pertes :
Paris. Les attaques terroristes de 2015 ont coûté à la région parisienne entre 750 millions et 2 M d'€ en pertes de revenus touristiques sur la période 2015-2017, suivant le nombre de secteurs pris en compte. Le nombre de visiteurs japonais a diminué de près de moitié, les Russes de plus d'un tiers et les Chinois de près d'un cinquième. Les revenus hôteliers ont chuté de 15 % durant cette période. Il faut ajouter à ceci, la baisse ponctuel d’activité globale au moment des attaques.
Nice. L'attaque au camion du 14 juillet 2016 a entraîné une augmentation des annulations et des changements de dernière minute pour les vacances européennes en raison des préoccupations terroristes.
Munich. Une attaque de faible ampleur (un assaillant pour 9 morts) en 2016 a eu une influence négative et non marginale sur la demande touristique, bien que le tourisme domestique se soit montré plus résilient.
La couverture médiatique de la violence a un effet direct et quasi immédiat sur la baisse des dépenses touristiques, au-delà de l'incidence de la violence elle-même. Une couverture importante peut entraîner une baisse de 56 % des dépenses touristiques dans le mois suivant
Cet effet met en évidence la fragilité de l'image d’une ville et souligne l'importance non seulement de prévenir les attaques, mais aussi de gérer la perception publique de la sécurité. Les pertes économiques substantielles et multidimensionnelles résultant d'une seule attaque (pouvant atteindre des milliards d'euros) représentent une "perte évitée" massive.
Le coût de l'inaction apporte une justification politique pour l'investissement initial dans les systèmes HVM (Hostile Vehicle Mitigation : atténuation des véhicules hostiles). La quantification de cette perte évitée, même avec des estimations, est essentielle pour démontrer un ROI positif pour les infrastructures de sécurité.
Les villes qui investissent dans la sécurité peuvent maintenir un avantage concurrentiel, attirant plus de visiteurs et soutenant la croissance de leur industrie touristique et du commerce local, par une image de ville sécurisée.
L'investissement dans des mesures de sécurité visibles et esthétiquement intégrées, comme les bornes antibélier autour des monuments historiques en France, sert un double objectif : une protection physique réelle et un signal clair aux résidents et aux touristes que la ville est proactive en matière de sécurité.
En adoptant une approche de Return On Security Investment (ROSI), il est établi que la valeur de ces investissements dépasse largement les coûts initiaux en évitant des pertes économiques et humaines toujours catastrophiques.
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Image à la Une : The Stripe, Las Vegas Brd, bordé de 6000 bornes antibélier - source Wikimedia